50e anniversaire de l’AUAMQ – Clin d’œil sur la scène municipale de 1974 – Trois-Rivières – Une autoroute qui divise…et rassemble
En 1974, le paysage de Trois-Rivières change considérablement. Au nom de la modernité et de la prospérité économique, le chantier de l’autoroute 40 qui s’amorce, visant à relier Trois-Rivières aux autres grands centres, en ravit plusieurs. Au gré des expropriations et délocalisations, on voit ainsi apparaître de nouveaux échangeurs et viaducs, mais le territoire se trouve désormais scindé en deux.
Sitôt l’annonce du projet quelques années plus tôt, des efforts ont rapidement été déployés par l’Office municipal d’habitation de Trois-Rivières pour relocaliser près d’une centaine de familles dans un tout nouveau quartier, le secteur Adélard-Dugré (dit “Le Rochon” à l’époque). Un emplacement qui allait s’avérer questionnable, dans un secteur marécageux de la couronne de Trois-Rivières. Construites à la hâte, les maisons ont causé de nombreux problèmes aux occupants, au point de nécessiter des investissements majeurs au tournant des années 2010.
La construction de l’autoroute aura eu raison du vieux garage municipal et permit d’en inaugurer un tout nouveau cette même année dans un secteur industriel désormais bien desservi. En 2004, trente ans plus tard, on y intègre le centre de service aux citoyens qui accueillera notamment les bureaux de la Direction de l’aménagement et du développement durable de la Ville de Trois-Rivières. Plus discrètement on assiste aussi en 1974, au nord de l’autoroute, aux tout premiers balbutiements du réseau cyclable trifluvien. Connue aujourd’hui comme la Capitale de la poésie, rien d’étonnant à ce que l’intérieur de l’une des maisons devant être démolie pour laisser place à l’autoroute aurait été tapissée de poèmes à l’occasion d’un événement des étudiants en littérature.
Nommée Autoroute de Francheville de 1977 à 1997 (puis Félix-Leclerc), certains la désigneront de “Trancheville” pour bien marquer son impact sur le territoire. Conscient de la situation, la Ville de Trois-Rivières entends aujourd’hui permettre le franchissement de cette barrière le plus souvent possible et de manière la plus conviviale pour les usagers vulnérables. Cette considération prend bonne place dans les outils de planification. Le Plan de transport et mobilité de la Ville de Trois-Rivières reconnaît que cette situation pose d’importants défis, notamment lorsqu’il s’agit d’assurer un partage harmonieux de l’espace public entre les différents types d’usagers. Aussi, tant le Schéma d’aménagement que le Plan d’urbanisme aborde cet enjeu sous l’angle des nuisances, de l’intégration paysagère, de la restructuration des milieux, etc.
Pendant ce temps, les ménages du secteur Adélard- Dugré quant à eux bénéficient désormais d’un habitat rénové, en plus de pouvoir accéder à des équipements collectifs tels que le parc Jean-Paul-Lavergne misant sur l’accessibilité universelle, grâce à partenariat public-privé.